Notes de lecture

J’ai entendu d’abord l’extrait d’une entrevue avec cet auteur et j’ai vu passer quelques chroniques dans La Presse, avant de trouver ce livre. Je l’ai trouvé à la fois intéressant et facile à lire,

L’auteur, Maxime Pedneaud-Jobin, a été maire de Gatineau, mais son implication communautaire et municipal a commencé bien avant, avec un groupe de réflexion sur l’avenir de sa ville, qui s’est transformé en parti politique en 2012, premier parti politique de l’histoire de Gatineau. (Réf. : couverture arrière du livre).

Sachant que plusieurs ne pourront ou ne choisiront pas de le lire au complet, j’ai extrait un nombre de passages pour faciliter la diffusion de son message. –Félix, 2023-04-16


Notes de lecture (plutôt des extraits)

Passer de la ville à la cité : faire place à la participation citoyenne : l’exemple de Gatineau

Maxime Pedneaud-Jobin

Les éditions David, 2021

Extraits

Page 107. L’action politique elle-même se structure plus durablement; on compte beaucoup plus de partis politiques avec des visions d’avenir et des programmes plus réfléchis, plus complets.

Page 108. (Les villes) se transforment non seulement dans leurs responsabilités à l’égard de leurs collectivité territoriale, mais également dans leur façon d’aborder la démocratie municipale. Elles sont à l’écoute de de la voix citoyenne.

Page 109. Dans la cité le processus est tout autre. Le programme est issu d’une démarche citoyenne, les candidats à la mairie, le plus souvent chefs de parti, rassemblent un certain nombre de citoyens qui débattent et réfléchissent aux besoins de leur communauté et, au terme de nombreuses rencontres, proposent des orientations pour l’avenir.

Page 111. Dans la cité, le candidat à la mairie le plus apte ne se présente pas uniquement pour mettre ses compétences au service de la ville, mais parce qu’il porte une vision d’avenir pour sa communauté, une vision issue d’un programme élaboré dans le cadre d’une démarche citoyenne…. Ce candidat a été actif dans les associations de quartier des associations de commerçants groupes environnementaux, et il voudra soumettre des enjeux précis au Conseil, relatifs à la culture virgule au logement virgule au développement économique virgule au transport actif et collectif, ou encore à l’accueil des immigrants.

Page 113. Son souci premier sera le bien commun, le bien. être de tous, un développement harmonieux ancré dans l’histoire de la ville et tourné vers l’avenir.

Page 114. Plus globalement, l’élu de la cité, contrairement à celui de la ville, ne se considèrera pas comme membre d’un conseil d’administration, mais plutôt comme membre d’une assemblée délibérante. Il ne percevra pas les citoyens comme des clients qui doivent être bien servis, mais plutôt comme des véritables copropriétaires de la ville. Il se verra comme le représentant de citoyennes et de citoyens qui ont une vision d’avenir pour leur ville et qui doivent être continuellement associés aux décisions par des mécanismes de participation citoyenne. C’est la démocratie de participation qui est devenue indissociable de la démocratie de représentation.

Page 115.  La présence des partis politiques municipaux fait parfois controverse. Toutefois l’opposition à la présence des partis municipaux à quelque chose d’un peu théorique car, sous une forme ou sous une autre, il y a toujours un « clan du pouvoir », un parti politique non officiel regroupé autour du maire.

Page 115.  La plus grande contribution des parties est qu’ils augmentent la « lisibilité » de l’élection pour l’électeur. Ils nous sortent d’une dynamique traditionnelle où l’électeur doit faire un choix entre des personnalités plutôt qu’entre des programmes.

Page 115.  Par ailleurs, la nature même des indépendants, l’action isolée, limite au strict minimum leurs activités de réflexion et de mobilisation politique en dehors des campagnes électorales.

Page 116.  Par définition faire de la politique c’est tenter de constituer la plus grande coalition possible autour d’un idéal.

Page 117. Par ailleurs, élaboré un programme adapté à tous les secteurs de la ville et qui traite de tous les aspects de la vie en commun dans une ville demande un niveau de mobilisation citoyenne qu’un candidat à la mairie, seul, ne peut pas atteindre.

Page 118. La discipline de parti est l’argument préféré de ceux qui s’opposent à la présence des partis politiques municipaux tout d’abord, elle est nécessaire pour s’assurer que les engagements du parti soient respectés point par contre, elle rend les chefs tout. puissants et force parfois certains élus à agir à l’encontre de leurs convictions point la solution proposée (…) et que la discipline de parti ne s’applique qu’à ce qui est strictement dans le programme point pour le reste, c’est. à. dire la grande majorité des votes au conseil, les élus votent comme ils le veulent. Fini l’arbitrage du chef sur le moindre dossier, finies les prises de position commune sur des enjeux dont on ne savait rien au moment de l’élection.

Page 123. (Le rôle) de maire de la cité consistera à rassembler les citoyens à présenter une vision d’avenir de la cité et à compter sur l’appui du Conseil municipal de l’administration et sur l’engagement de la population pour la mettre en œuvre.

Page 126. Avancer, progresser, s’adapter, améliorer le milieu de vie urbain reposent autant sur la participation citoyenne que sur un nouveau type d’élus municipaux.

Page 127. (…) Les artistes contribuent à l’identité d’une ville.

Page 128. À Gatineau, les bibliothèques constituent le service municipal le plus utilisé, même quand elles se contentent d’offrir les des livres, comme dans l’ancien modèle. … Lorsqu’elle se modernise, aucun autre service ne peut les concurrencer et leur impact sur la qualité de vie et la richesse des communautés est incomparable. En permettant l’accès à la connaissance, elles offrent à leurs usagers la possibilité de poursuivre leur formation personnelle et professionnels, d’être de meilleurs citoyens.

Page 138. (…) revitalisation urbaine intégrée. L’exercice consistait à rassembler tous les acteurs du milieu pour agir sur l’ensemble des facteurs qui permettent ou qui freinent la revitalisation de la zone… Plus d’une douzaine d’activités de collecte de données et de participation citoyenne ont été organisées, permettant ainsi de toucher près de 1200 participants et de définir, d’une part, la source de la dévitalisation et, d’autre part, les enjeux prioritaires sur lesquels travailler.

Page 147. Nous n’avons pas le choix personne n’aime être pris dans un embouteillage, personne n’aime devoir perdre (du temps) pour se rendre au travail et en revenir, c’est du temps perdu pour les individus, les familles et la collectivité. De plus la question du transport est intimement liée à l’essentiel lutte au changement climatique : 38 % des émissions de GES proviennent de ce secteur.

Page 161. Désormais, la gouvernance urbaine ne peut plus faire l’économie d’une démarche de consultation citoyenne approfondie, de la recherche de consensus, d’un dialogue constant avec les citoyens, que ce soit grâce à une partie politique, une option qui a fait ses preuves (…), ou autrement.

Page 163. Il existe plusieurs façons de consulter la population dans l’élaboration de politiques publiques. L’une d’elles consiste à interpeller les associations de quartier pour obtenir leurs avis sur les politiques ou programmes proposés par la ville. … Organismes autonomes à but non lucratif, les conseils de quartier ont aussi un pouvoir d’initiative qui leur permet de faire remonter au Conseil municipal des projets « issus du quartier » plutôt que de réagir au projet de la ville.

Page 164. Faire entrer le citoyen dans la ville (…) Exige l’implantation d’une culture d’écoute du citoyen basé sur 2 principes fondamentaux :

  • La citoyenne ou le citoyen détient une expertise d’usage précieuse. Personne ne connaît mieux une rue que celui qui y habite.
  • La ville lui appartient. Elle n’appartient ni aux élus, ni aux fonctionnaires qui n’en sont que des fiduciaires.

Page 165. C’est par la participation citoyenne que les acteurs locaux acquièrent la possibilité de co-construire le milieu de vie qui leur convient. … Conseil municipal a augmenté le soutien financier de 3 associations commerciales (…) En invitant leurs membres à faire revivre leur centre-ville.

Page 171. Plusieurs de ces citoyens acceptent mal de jouer légèrement d’estrade et veulent « sauter sur la patinoire ». En étant invité à devenir acteur du développement de leur milieu de vie, ils contribuent à traduire leurs solutions ….

Page 181. Il faut beaucoup de temps pour s’identifier à un ensemble territorial plus vaste, surtout quand il s’agit d’un ensemble résultant d’une fusion. L’identification et l’attachement à un coin de terre sont avant tout affectifs et résiste au temps. Nos identités sont multiples, il s’agit uniquement de s’assurer qu’elles ne se contredisent pas.

Page 189. Une ville ne peut pas tout faire seul, surtout en environnement, mais elle doit assumer le leadership sur son territoire…. (Il faut) mobiliser l’ensemble de la communauté, citoyen, gens d’affaires, institution organisme communautaire etc. pour que nos habitudes quotidiennes changent.

Page 198. Toutefois, s’il est un trait commun à ces chantiers, c’est celui de placer la citoyenne et le citoyen comme actrice et acteur de l’aménagement de son milieu de vie et de placer l’organisation municipale au service de ce choix. Il me semble que c’est le fondement même de la démocratie et de son nécessaire renouvellement.

Page 200. Je crois profondément que la nouvelle frontière politique contemporaine de la gouvernance démocratique consiste à ouvrir nos institutions aux citoyennes et aux citoyens. Pour un gouvernement municipal, la démocratie de participation est devenue aujourd’hui aussi indispensable que la démocratie de représentation. C’est la place qu’occuperont les citoyennes et les citoyens dans l’ensemble de nos institutions publiques qui déterminera le succès ou l’échec de nos sociétés modernes.

Page 201. Passer de la ville à la cité cette invité les citoyennes et les citoyens à constamment réfléchir à l’avenir de leur milieu de vie à élaborer un programme d’actions porté par une organisation politique qui en fera un enjeu électoral et qui offrira un choix éclairé aux électrices et aux électeurs.

Page 202. Passer de la ville à la cité, c’est partager à la gouvernance de la cité avec les femmes, les hommes, les familles qui l’habitent parce qu’ils connaissent leur communauté qu’ils l’aiment et qu’ils veulent influencer son développement et non le subir.

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