Respect et démocratie : dans les deux sens

Chantal Dubé, Agente officielle


8 octobre 2025

Symbole contre l’intimidation – Respect, Écoute, Dialogue, Participation
Pour des débats respectueux, à Saint-Augustin-de-Desmaures et ailleurs.

Les derniers jours dans la capitale nationale ont ramené au premier plan une question qui dépasse les campagnes électorales : celle du respect dans le débat public. Quand des élus, des candidats ou leurs proches se font insulter ou diffamer sur les réseaux sociaux, ce n’est pas seulement une attaque personnelle : c’est une atteinte à la démocratie elle-même, et je me joins à celles et ceux qui dénoncent ce genre de comportement. On peut — et on doit — débattre avec vigueur, mais sans déraper dans la violence verbale ou les attaques gratuites.

Au Québec, plusieurs maires et mairesses dénoncent depuis des mois la montée de cette agressivité en ligne. Ils ont raison de le faire. Les élus et les candidats ne devraient jamais être la cible de propos haineux ou orduriers, peu importe leur parti, leurs décisions ou leurs opinions.

Mais le respect doit aller dans les deux sens. Les citoyens et les organismes de la société civile méritent, eux aussi, d’être traités avec considération par celles et ceux qu’ils élisent. Quand un élu, dans un bulletin municipal officiel, se permet de qualifier certains citoyens d’« indécrottables pignoufs », il franchit la même ligne rouge qu’il prétend dénoncer. Et quand un autre, dans une lettre adressée à une organisation locale, évoque les subventions municipales, les « recours éventuels » et les « infiltrations politiques » pour décourager une participation citoyenne légitime, il n’exprime pas une opinion : il exerce une pression.
Les comportements de cour d’école — ou de cour de prison — n’ont pas leur place dans la vie municipale.

Ces gestes contribuent au même climat de peur et de méfiance qui mine le débat public. On le voit d’ailleurs dans plusieurs municipalités : la difficulté à recruter des candidats ou les démissions d’élus témoignent d’un malaise plus profond dans le climat politique local.

L’Assemblée nationale a d’ailleurs adopté le projet de loi 57 pour mieux protéger les élus contre l’intimidation et le harcèlement. C’est un pas important. Mais la démocratie municipale repose aussi sur le droit des citoyens d’exprimer des désaccords — fermement, mais sans crainte d’être étiquetés, ridiculisés ou intimidés en retour.

Le respect ne se commande pas : il se démontre. Il se gagne par l’écoute, la transparence et la capacité de répondre calmement à la critique — même à la critique injuste. C’est la seule façon de rétablir un dialogue sain entre élus et citoyens, à Saint-Augustin-de-Desmaures comme ailleurs.

Je souhaite une vie publique où le ton change, où l’on puisse échanger entre élus et citoyens franchement sans se rabaisser. On peut être en désaccord sans se dénigrer.
C’est aussi cela, la démocratie municipale. 💚

→ J’invite d’ailleurs toutes les candidates et tous les candidats de Saint-Augustin-de-Desmaures à se joindre à moi pour condamner clairement toute forme d’intimidation ou de dénigrement, qu’elle vienne de citoyens ou d’élus.

Félix

#FelixParticipationCitoyenne #BlogdeFelix #SaintAugustin

1 comment

  1. On ne peut qu’appuyer ton message.
    Pour certains, il est difficile de distinguer une attaque contre une idée et une attaque contre la personne qui émet une opinion légitime. Manque d’éducation (difficile à rattraper), manque de pratique du débat respectueux ou biais de personnalité, les raisons sont multiples. Sans ce discernement et la capacité à s’amender, le message restera un coup d’épée dans l’eau puisque ceux-ci ne se sentiront pas concernés.

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